« Connaître sert beaucoup pour inventer. » (Mme de Staël)

Liaisons dangereuses

Mme de Merteuil et Valmont dans le film de Stephen Frears   Succès de scandale lors de sa parution (les 2 000 exemplaires de la première édition sont vendus en quinze jours), l’ouvrage de Laclos est devenu un classique de notre littérature, souvent étudié dans les classes de Lycée et au-delà. Quintessence du 18e siècle, aussi bien dans sa forme (roman épistolaire) que par le fond : libertinage et cruels raffinements de l’esprit. Le film de Stephen Frears est remarquable. Voir aussi l’adaptation de Milos Forman et celle, plus ancienne, de Roger Vadim.

   Grimm note dans sa Correspondance littéraire : « Depuis plusieurs années, il n’a pas encore paru de roman dont le succès ait été aussi brillant que celui des Liaisons dangereuses. »

   Deux citations :

« La conversation languissait, comme il arrive toujours quand on ne dit que du bien de son prochain. »

« Où auriez-vous pris l’idée de l’âme d’un libertin ? »

    Dans Le Roman épistolaire (P.U.F., 1979), Laurent Versini écrit : « L’originalité de Laclos ne réside pas plus dans la forme que dans le titre de son roman, préparé par toute la réflexion d’un siècle sur le danger des liaisons auquel expose la sociabilité ; devant l’une et l’autre à une tradition, l’alchimie de l’artiste confère à des habitudes, à des modes ou à des lieux communs une nécessité interne, et des justifications esthétiques aussi fortes que l’art de Racine à la forme familière et codifiée de la tragédie. »

   André Malraux écrit également dans une préface aux Liaisons : « De tous les romanciers qui ont fait agir des personnages lucides et prémédités, Laclos est celui qui place le plus haut l'idée qu'il se fait de l'intelligence. Idée telle qu'elle le mènera à cette création sans précédent : faire agir des personnages de fiction en fonction de ce qu'ils pensent. La marquise et Valmont sont les deux premiers dont les actes soient déterminés par une idéologie. »

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