« Connaître sert beaucoup pour inventer. » (Mme de Staël)

Renouveau de la poésie au 19e siècle

   Des raisons d’ordre social, littéraire et intellectuel ont tari le lyrisme français au 18e siècle jusqu’à Rousseau ; des raisons du même ordre le feront renaître au 19e.  

    En effet, la vie des salons, les convenances mondaines favorisent l’homme social mais étouffent l’homme individuel. La Révolution, en détruisant la société aristocratique, a libéré les esprits. Désormais, l’écrivain, ayant affaire à un public beaucoup plus étendu et qu’il ne connaît plus qu’anonymement, garde toute latitude pour se laisser aller à ses émotions personnelles.

   Le goût et la pratique des sciences ont développé au 18e siècle l’esprit positif et scientifique. L’écrivain s’est orienté vers la philosophie politique et donc la prose. Certains, trop peu, ont tenté de réagir contre un rationalisme excessif. La plupart des œuvres poétiques ne consistent qu’en pâles imitations des modèles classiques.

   Mais Rousseau a su retrouver les sources du lyrisme, déjà présent dans les pays voisins où nul classicisme trop éclatant n’a retardé l’évolution. La France commence donc à lire Ossian, les élégiaques anglais et les poètes allemands.

   Enfin, la Révolution et l’épopée napoléonienne ont exalté les imaginations que Mme de Staël, Chateaubriand et les émigrés, mis en contact avec les littérateurs étrangers, achèvent de libérer de contraintes classiques.      

   Naît alors la poésie nouvelle de Lamartine, Hugo, Vigny et Musset.

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