« Connaître sert beaucoup pour inventer. » (Mme de Staël)

Antigone

   Antigone est la fille du mariage incestueux d’Œdipe et de Jocaste. Elle n’abandonne pas son père aveugle et désespéré après la révélation de son double crime (meurtrier de son père et époux de sa mère) et l’accompagne jusqu’au sanctuaire des Euménides à Colonne où il meurt dans la paix de l’âme. Revenue à Thèbes, elle désobéit aux ordres de Créon en faisant sur son frère Polynice, condamné, les gestes rituels des funérailles. Condamnée à mort à son tour, enfermée vivante dans le tombeau familial, elle se pend. Son fiancé se donne la mort sur son cadavre et la femme même de Créon se tue de désespoir.

   Bien avant notre époque moderne (Cocteau, Anouilh, Brecht), Jean de Rotrou écrivit une Antigone, tragédie en cinq actes et en vers, écrite en 1636 ou

en 1637. Elle fut jouée pour la première fois à l’Hôtel de Bourgogne en 1637 mais ne fut publiée qu’en 1639. C’est la troisième tragédie de Rotrou et sa seconde à sujet mythologique avec son Hercule mourant, publié en 1634 et adapté de l’Hercule sur l’Oetatragédie parfois attribuée à Sénèque. Ici, Rotrou a puisé son sujet dans l’Antigone de Sophocle et Les Phéniciennes d’Euripide, avec quelques traits de La Thébaïde de Sénèque.

 

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Date de dernière mise à jour : 11/03/2022